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      Institut Emile France   Spéciallisé en master et doc. français

  에밀 프랑스 유학원, « 프랑스 석,박사 과정 전문유학원 »

 

 - Projet de thèse (Doctorat, Littérature française francophone et comparée)

       ; Université Michel de Montaigne Bordeaux 3

 

      Recherche sur « Les misérables » d’Hugo

          : Les problèmes esthétiques et les valeurs littéraires posés par les caractères des personnages principaux

                                                                                                                           Par Seong Ryong KIM

1. Problématique

   Possédant la raison contrairement aux animaux, l’homme est capable de raisonner et de penser. Ainsi, il montre sa capacité cognitive, en se servant de ses connaissances abstraites, et parvient à montrer ses divers caractères comme l’égoïsme, la méchanceté, la justice, la bonté, la vertu et la sainteté. 

L'égoïsme est un caractère originel de l’homme. Il révèle la nature de la volonté humaine, volonté qui est avant tout une volonté affamée. Cette nature originelle de la volonté humaine se transforme en égoïsme et est marquée par une guerre éternelle entre les individus. De plus, la connaissance de l'homme fonctionne de telle sorte que l’homme est considéré comme sujet et tous les autres comme objet. De ce fait, l'individu humain en tant que sujet de la connaissance considère les autres individus et êtres seulement comme un phénomène sans volonté, ou plutôt sans essence. Le monde n'est donc que sa représentation destinée à disparaître après sa mort. Ainsi le monde entier n'existe-t-il que pour lui. 

Cet égoïsme, libre et éternel, révèle, de son coté, la méchanceté comme un des caractères de l'homme. Celle-ci est en effet une conséquence de l'égoïsme, et provient de l'affirmation très forte de la volonté de vivre. L'homme en tant que volonté affamée et centre d'égoïsme affirme toujours sa volonté de vivre, de manière plus ou moins forte selon les individus. Parmi eux, certaines personnes ne se contentent cependant pas d'affirmer leur volonté de vivre, telle qu'elle se manifeste dans leur corps. Mais ils poussent cette affirmation jusqu'elle apparaît chez d'autres individus. Par là, ils tentent d'utiliser toutes leurs forces à satisfaire leur propre volonté, autrement dit leurs propres désirs. Ils montrent ainsi leur caractère de méchanceté, en envahissant la volonté et les désirs d'autrui. 

Ce caractère de méchanceté est aussi une conséquence d’une capacité cognitive insuffisante chez les hommes concernés qui sont couverts du voile de « Maya », à cause duquel ils ne parviennent pas à pénétrer l'essence du monde, disons l'identité entre eux et autrui. Toutefois, ce genre d'égoïsme de l'homme, accompagné de sa méchanceté, peut aussi être contrôlé et peut modifier sa direction grâce à sa capacité cognitive. La connaissance développée de l'homme parvient enfin à percer le voile de « Maya » et à entrevoir l’essence du monde. C'est à partir de ce moment-là que la connaissance de l'homme joue un rôle décisif pour transformer les motifs des conduites humaines, et finalement changer ses caractères. La connaissance de l'homme, qui est un moyen pour réaliser son désir, n’existe plus.

L'homme perce clairement le voile de « Maya » et réussit ainsi à voir l'essence de sa volonté, grâce à sa connaissance élevée. A partir de maintenant, l’homme dévoile ses caractères de haute gamme. 

Le premier signe de ce changement apparaît dans le caractère de la justice qui peut s'interpréter comme un degré intermédiaire qui est la négation de la méchanceté. Il n'envahit pas le désir et la volonté d'autrui pour remplir les siens, après qu’il a percé le voile de « Maya ». Cependant, ce caractère de justice ne dépasse pas la limite. Il reste à la frontière entre la méchanceté et la bonté ; il refuse la méchanceté, sans accepter pour autant la bonté. En effet, il affirme ainsi sa propre volonté de vivre sans que cela empêche autrui d'affirmer la sienne. 

Ensuite, le changement de la pure affirmation de l'homme par la pénétration du voile de « Maya » commence à s'accélérer, et l'homme parvient à un état de connaissance plus élevé, celui de la bonté ou de la vertu qui correspond à un état d'esprit mature de l'homme. La capacité cognitive permet à l’homme de percer suffisamment le voile de « Maya ». De ce fait, il arrive à considérer en premier l'intérêt du plus grand nombre d'individus, autrement dit celui de l'espèce. Il est alors prêt à se sacrifier pour d'autres personnes. Il a finalement une claire vision de l’essence du monde. Il considère ainsi que sa volonté est équivalente à celle des autres êtres, et il entrevoit la volonté du créateur, celle du Dieu. Il devient le miroir. Une telle capacité cognitive se caractérise chez l'homme par le caractère de la bonté ou de la vertu. 

Grâce à un esprit mature, la bonté, la vertu, la capacité cognitive permet encore à l'homme d’avancer vers l'extrémité de son esprit. L'homme parvient à supprimer sa volonté : c'est la négation du vouloir-vivre. La pure connaissance se montre alors comme caractère le plus élevé de l’homme. C’est le caractère de la sainteté. Les saints et les grands bouddhistes entrés dans le monde du Nirvâna montrent ce caractère de la sainteté. 

 

   C’est justement dans l’œuvre d’Hugo, « Les Misérables » que ces divers caractères de l’homme se présentent nettement, ceci de façon littéraire, esthétique, si nous considérons que l’objectif de la littérature est de faire montrer dans le monde de l’art les Idées au sens de Platon. Nous pourrons ainsi les trouver dans les personnages principaux de « Les Misérables » comme Jean Valjean, monseigneur Myriel, Fontine, Cosette, Marius, Enjolras, Javert et Thénardier. Avec ces personnages possédant les caractères contrariés, Hugo décrit la société de l’époque, en essayant de dénoncer le mal et l’absurdité qui y règnent. Il a en outre espéré que les lecteurs entrent dans ce monde littéraire et partagent ses Idées esthétiques à travers les caractères de l’homme contrariés. Il est vrai qu’Hugo est sûrement capable de faire du roman un art grâce à son talent artistique. Il parvient donc à développer l’histoire de son roman, en réussissant à exprimer les Idée des caractères humains, grâce à leur arrangement très clair, parfaitement précis, c'est-à-dire très significatif et avec pureté ; il y réunit toute la série des propriétés possibles de chaque caractère, par suite, il en manifeste son Idée d'une façon parfaite. C’est dans ce talent artistique exceptionnel qu’il doit se trouver l’honneur d’Hugo en matière de la littérature.

C’est encore justement là que la problématique de notre recherche consiste. Nous pourrons ainsi apprécier le talent littéraire d’Hugo et étudier les problèmes esthétiques et les valeurs littéraires, ceci à travers les caractères des personnages principaux de son chef d’œuvre, « Les Misérables ». 

 

2. Objectif de recherche 

   Face à de tels personnages dans « Les Misérables », et avec la capacité littéraire et artistique d’Hugo évoqués préalablement, notre recherche a tout d'abord pour but d'analyser « Les Misérables » et trouver les problèmes esthétiques et les valeurs littéraires dans cet œuvre, ceci à travers les caractères des personnages principaux. Cette recherche se fonde donc d’abord par une étude solide sur la théorie littéraire et esthétique, en particulier sur la pensée et le style d’Hugo lui-même. De plus, d'après cette étude, nous soulèverons des points problématiques dans « Les Misérables », puis argumenterons, tout ceci pour atteindre notre objectif de recherche ; trouver les problèmes esthétiques et les valeurs littéraires dans l’œuvre d’Hugo. Afin d'atteindre cet objectif, nous étudierons en particulier le romantisme à l’époque, qui concerne la pensée d’Hugo et son style littéraire. Par là, nous pourrons analyser le contenu de « Les Misérables » de façon précise pour faire en sorte que le talent d’Hugo littéraire et artistique se révèle. 

 

3. Méthode de recherche 

    Nous reconnaissons la limite des méthodes de recherche, particulièrement en sciences humaines. En effet, il est encore difficile de prouver les hypothèses de recherche établies dans les domaines des sciences humaines et de trouver des moyens empiriques pour répondre aux problèmes posés dans ces domaines. Il n'est donc pas exagéré en ce sens de considérer tout résultat de travaux de recherche en sciences humaines comme simple hypothèse ou théorie provisoire. Par conséquent, dans ce sens, les résultats de notre recherche garderont toujours leurs réserves et se borneront à n’être que partiels. Toutefois, il est vrai que notre travail portera principalement sur les vues littéraires, esthétiques ou philosophiques, disons non empiriques. Ainsi, nous espérons donc que notre recherche pourra apporter des réponses valables dans l'autre monde, face aux questions et problèmes posés qui dépassent les limites de notre monde réel. 

 

4. Étape de recherche 

- Préparation des documents et des connaissances 

   Le but de cette étape est de regrouper tous les documents nécessaires et, à partir de ces documents, d'en prendre connaissance pour le développement de notre recherche. Pour cela, nous aurons recours à des services, des centres et des bibliothèques. 

 

- Définition des critères et des limites de la méthodologie 

   Compte tenu de la difficulté de mesure et d'évaluation des faits humains, il nous faut d'abord définir les critères de la méthodologie qui nous permettront de valider les méthodes choisies et de d’établir les limites auxquelles elles peuvent se borner. Pour cette définition des critères et des limites de la méthodologie à choisir, nous étudierons plus particulièrement la nature des sciences humaines et ses méthodes. 

 

- Formulation des hypothèses et vérification des hypothèses 

    Malgré la difficulté de proposition des hypothèses avant le commencement de la recherche, nous tenterons d'abord d'émettre des hypothèses préparatoires. Celles-ci pourront être corrigées et/ou développées dans l'avancement de la recherche. Ces hypothèses seront vérifiées d'après les critères choisies, sous les limites de la méthode employée et à partir des documents et des connaissances recueillies, et du résultat de l'analyse de l’œuvre d’Hugo.

 

 - Analyse du contenu de « Les Misérable » 

   Hugo montre dans son œuvre « Les Misérables » sa propre pensée littéraire et philosophique qui se fonde sur le romantisme.Devant cette pensée, tout d’abord, nous présenterons explicitement le contenu de « Les Misérables » partie par partie, en particulier les caractères précis de chaque personnage. Ensuite, nous analyserons, comme problème principal, les caractères des personnages principaux d’après des théories esthétiques (en particulier celle de Schopenhauer), considérant les caractères de l’homme comme Idées esthétiques au sens de Platon. C’est ainsi que nous pourrons comprendre l’évolution du caractère de Jean Valjean qui joue le rôle principal de l’histoire. Finalement, nous observerons le développement de l’histoire et ses méthodes, surtout concernant les caractères des personnages, et argumenterons pour faire se révéler le talent littéraire et artistique d’Hugo, en y incluant des valeurs littéraires et esthétiques. Il en est ainsi que nous pourrons enfin arriver à percevoir le but qu’Hugo voulait atteindre à travers son chef-œuvre. 

 

- Conclusion 

   Enfin, nous récapitulerons notre travail afin d'arriver une conclusion d'après les hypothèses acceptées ou non. Le but de ce travail est ainsi de nous donner un éclairage sur le monde littéraire d’Hugo. Faisant partie du monde esthétique, le monde littéraire d’Hugo exprime les Idées des caractères humains, considérés comme les meilleures Idées esthétiques, disons les meilleurs objets de l’art. Il en était ainsi la tragédie comme Faust ; Gœthe, dans son chef-d’œuvre « Faust », nous a donné, avec l’histoire des malheurs de Marguerite, un tableau incomparable pour ressentir le désespoir affreux, ce qui nous amènera à la négation du vouloir-vivre, c’est-à-dire la pure connaissance de l’homme, c’est-à-dire le caractère de la sainteté qui est en effet le meilleur caractère de l’homme. Finalement, nous espérons à travers notre recherche sur « Les Misérables », trouver le bon chemin qui nous conduira à la vraie valeur de la littérature française et sa raison d’être. A notre époque de confusion face au matérialisme dans notre société sous une logique capitaliste, sans condition.

 

                                                                                                  

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